Ichu
Mot quechua désignant une espèce de paille qui
sèche rapidement sur pied. Plante fourragère
spéciale à la zone frigide des punas et de
l'altiplano. Unique pâturage des hautes altitudes (4000 m
et plus).
Illapa (ou Illapu)
Chez les Incas, dieu de la foudre et des éclairs,
maître de la grêle et de la pluie. Son culte est
d'origine très ancienne, datant probablement de
l'époque de Tiahuanaco : son nom aymara est Tonapa : on
a cru d'ailleurs reconnaître son effigie sur le motif central
de la PORT 213,245,85,127,134,72
du Soleil. On les appelait les "fils du Soleil" ou Intip
Churi. L'lnca, chef du pouvoir politique et religieux,
résumait la puissance de l'empire et ses sujets
devaient montrer devant lui une attitude de soumission. Il
se faisait porter en litière et se distinguait par sa
coiffure, les fins tissus avec lesquels on avait
confectionné sa tenue...
L'habillement du souverain inspirait le respect, ainsi que
son attitude digne et impassible. Les dessins de Guaman Poma
nous montrent que les vêtements de l'lnca et de la
Coya (son épouse) ont varié suivant les
époques, mais l'insigne le plus important de la
majesté impériale a toujours été
le llautu, un ruban en laine de vigogne,
enroulé plusieurs fois sur la tête. Sur le
front, le souverain portait la mascapaycha, genre de
mitre semi-circulaire en plumes d'oiseau. De ses oreilles,
pendaient de lourds ornements en or, qui lui arrivaient
jusqu'aux épaules.
Quant au costume, il se composait
d'un vêtement qui lui venait aux genoux, en laine de
vigogne: l'uncu, soutenu à la taille par le
tocapu, large ceinture de brocart. Il portait en
outre un manteau orné d'or, et mettait dans ses
cheveux un disque d'or, représentant le Soleil,
symbole de sa dignité.
La Reine, ou coya, portait un vêtement pareil
à celui des autres femmes de l'empire, mais en tissu
beaucoup plus fin. Le manteau, la lliclla,
était attaché devant par une broche en
métal précieux, le tupu; C'était
le privilège de l'Inca et de la noblesse que de
porter les cheveux courts.
Tous les membres de la caste avaient de grands anneaux d'or
dans les lobes perforés des oreilles. C'est pour
cette raison que les Espagnols les surnommèrent
orejones ("grandes oreilles"). Les enfants royaux
avaient des titres différents; par exemple, les
princes célibataires recevaient le nom de
auqui, et les princesses ñusta. S'ils
se mariaient, les premiers adoptaient le titre d'Inca
et les secondes de palla (première
épouse).
Costume de l'Inca,
lorsqu'il administrait la justice.
INGAPIRCA |
![]() |
Inti Raymi
La plus grande et la plus fastueuse fête du calendrier
inca, qui était célébrée au mois de Juin
à Cuzco,
capitale de l'empire.
L'Inti Raymi était à la fois la fête du Soleil,
mais aussi de I'Inca et de ses collaborateurs. Pour cette occasion,
les grands dignitaires des provinces et les délégations
du peuple arrivaient de partout. Le jour du solstice -
déterminé par les astronomes - avant le lever du
soleil, l'on commençait les festivités principales,
dans le Coricancha ou Temple
du Soleil et sur la
Huacaypata.
Le cérémonial était imposant... L'Inca
apparaissait. accueilli par ses parents et ses dignitaires, et se
dirigeait vers le Temple du Soleil, sur une litiére en or.
Pour cette circonstance, le monarque s'était fait coiffer
différemment, avec deux mèches lui tombant sur les
oreilles, retenues par le ruban rouge du llautu. Il portait
également un collier d'émeraudes et des pendentifs,
composés de deux pierres précieuses, symboles du Soleil
et de la Lune. Le cortège était formé de la
Coya, ou impératrice, du Villac Oma, le
grand-prêtre du Soleil, des membres de la famille royale et des
musiciens. Sur la grand-place de Cuzco, s'étaient
assemblés les guerriers les plus illustres du pays, ou
Sinchis. Les musiciens entonnaient des airs tristes et
lugubres, exprimant ainsi leur tristesse, causée par l'absence
de l'astre vénéré.
Lorsque Inti, le dieu Soleil, illuminait le Temple du Coricancha,
I'Inca se levait et saluait son père celeste; cent mille voix
accompagnaient ses ovations.
Cette fête avait lieu, non seulement à Cuzco, mais aussi
dans le pays entier; de nombreux repas et boissons étaient
distribués dans les dépôts publics, de la part de
l'empereur. En même temps, l'on accomplissait dans les temples
et les oratoires d'innombrables sacrifices, notamment de lamas noirs,
dont on utilisait les entrailles pour prédire l'avenir. Mais
l'on éxécutait aussi des sacrifices de fillettes ou de
jeunes enfants.
JUANITA
Dans la région d'Arequipa (Sud du Pérou), en 1995,
l'archéologue et alpiniste américain Johan Reinhard
découvrit, dans la calotte glaciaire du Nevado Ampato,
à 6300 m d'altitude, la momie d'une jeune fille inca
sacrifiée à l'âge de la puberté.
Ramenée dans la vallée d'abord à dos d'homme,
puis à dos d'âne, celle qui fut appellée
"Juanita" ou encore "la momie des glaces" se révéla
être pour les scientifiques un véritable trésor
d'informations. En effet, les très grands froids qui
sévissent à ces altitudes avaient gardé le corps
de Juanita dans un parfait état de conservation. Ses tissus et
liquides organiques étant pratiquement intacts, les
bactéries et les virus qu'ils contenaient permirent de livrer
des indications sur l'état sanitaire des populations indiennes
de l'époque et le contenu de son estomac donna un
aperçu de l'alimentation d'alors.
En 1996, Johan Reinhardt, "sponsorisé" par la National
Geographic Society, récidiva, avec la découverte d'une
autre momie de jeune fille, "Sarita", découverte sur les
hauteurs du Nevado Picchu Picchu, au- dessus d'Arequipa.
|
A consulter : La momie de Juanita, aujourd'hui conservée dans le musée qui lui est consacré, à Arequipa. |
Il existait deux prisons importantes, aux environs de Cuzco, directement sureillées par des fonctionnaires impériaux : dans l'une, on pendait le criminel par les pieds, jusqu'à ce que mort s'ensuive, dans l'autre, on pratiquait une espèce de "jugement de Dieu" : c'était la fameuse Sancayhuasi, littéralement "maison de l'épouvante". Il s'agissait d'une grande caverne, jonchée de pierres aigues et d'épines, peuplée d'ours, de pumas, de reptiles et d'insectes venimeux : si le criminel qu'on y avait descendu pieds et poings liés était toujours en vie au bout de deux jours et deux nuits, il était remonté au jour et grâcié.
KENCO
Site archéologique situé à 4 km de
Cuzco, sur la route menant à Pisac. Le mot Kenco (ou
Q'enqo) signifie "méandre", ce qui explique la nature
de cet ensemble formé entre autres de canaux taillés
dans la roche qui parcourent en zigzag une longueur de 3 ou 4 m.
On y trouve un amphithéâtre, esplanade de 630 m2
limité par un mur incurvé donnant l'impression d'une
ellipse, et comportant 19 grandes niches, une fontaine et une
construction souterraine à laquelle on accède par deux
portes : la légende voudrait que ces souterrains se prolongent
jusqu'aux palais impériaux, dans Cuzco.
L'ensemble de roches travaillées en forme de trônes, les
canaux et l'autel, rocher sculpté en forme de puma, devaient
avoir une quelconque fonction religieuse.
Kipu - ou Quipu
Les Incas ont été des statisticiens de
génie et ont assuré - en grande partie - leur pouvoir
par l'exacte connaissance des ressources aussi bien humaines
qu'économiques de leur empire : l'instrument utilisé
dans ce but était le kipu, série de cordelettes
de différentes couleurs suspendues à un cordon, en
manière de frange, et portant des noeuds qui
représentaient des chiffres.
A l'extrémité inférieure, chaque noeud valait
une unité, plus haut il figurait une dizaine, plus haut encore
une centaine, puis un millier et près de
l'extrémité supérieure une dizaine de mille. Les
couleurs indiquaient l'objet de la statistique, mais comme elles sont
en nombre limité, leur signification variait avec le sens
général. Le vert désignait, par exemple,
soit une céréale dans une statistique agricole, soit
l'armée ennemie dans une statistique militaire. "Comme nous en
combinant nos vingt-quatre lettres de différentes
manières, nous formons une infinité de phrases, de
même les Indiens avec leurs noeuds et leurs couleurs expriment
les innombrables significations des choses" écrit le
Père de Acosta dans son Historia natural de las Indias
.
Ainsi les initiés seuls pouvaient
comprendre, manipuler et tenir à jour les kipus : il
s'agissait des kipumayocs (littéralement
"maîtres des kipus"), sortes de fonctionnaires
spécialisés dans cette tâche, qui
dépendaient d'un grand "kipumayoc en chef" établi
à Cuzco, personnage importantissisme et redoutable, dont le
poste équivaudrait aujourd'hui à celui de Ministre de
l'économie et du plan.
Pour faciliter l'intelligence de ces documents, on avait convenu d'un
certain ordre préalable. Dans les statistiques d'armes,
la première cordelette désignait la lance,
regardée comme noble, puis les flèches, les arcs, les
javelots, les massues, les haches, les frondes, car les objets eux
aussi connaissaient une hiérarchie.
Les fonctionnaires subalternes tenaient la comptabilité
complète de leur groupe et la faisaient parvenir à
leurs chefs. Les chiffres remontaient tous les degrés de
la hiérarchie administrative jusqu'aux gouverneurs qui les
remettaient à l'Inca. Dans la capitale, des gardiens de
kipus recueillaient les statistiques de l'empire entier et
étaient chargé de les interpréter. Ils
devaient donc avoir une excellente mémoire. Leur travail
était facilité par une spécialisation
extrême : un gardien était chargé des cordelettes
démographiques, un autre des cordelettes sur les magasins de
céréales, un autre sur les cordelettes militaires, etc.
Toute fraude, tout oubli étaient sévèrement
punis.
KUELAP (v. la page CHACHAPOYAS) KUNTUR
WASI |
![]() Monolithe de Kuntur Wasi |