CABALLO
MUERTO |
![]() Tête en boue séchée du temple de Caballo Muerto |
Calendrier inca
Le calendrier des mois de l'année, chez les incas, est
une conséquence logique de l'observation des planètes
et des étoiles, dont la connaissance était intimement
liée aux cultes agraires de la fertilité. Les incas
héritèrent certainement de ce calendrier par les
civilisations qui les avaient précédé et qui
avaient élevé l'astronomie à un très haut
degré (la Porte
du Soleil
de Tiahuanaco, ou mieux encore, les
lignes
de Nazca ). Le calendrier
inca était basé sur l'observation du Soleil et se
divisait en douze mois "lunaires" plus une série de jours
complémentaires. Chaque mois avait son nom particulier et
correspondait à une fête, ou à une
célébration rendue aux dieux; il commençait en
général avec la nouvelle lune. Il est possible
(mais non pas prouvé) que le début et la fin de
l'année coîncidât avec le solstice de
décembre, qui annonçait la saison des pluies.
Luis Valcarcel, en 1955, dressa la liste des mois incas et consigna
les cérémonies et les activités
particulières pour chacun d'eux :
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Fête de la consécration des guerriers |
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Mois de jeûne et de pénitences |
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Offrandes et sacrifices pour les pluies |
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Sacrifices de lamas noirs |
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Cérémonies en l'honneur de l'Inca |
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Fête du sacrifice |
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Fête du Soleil |
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Distribution des parcelles de terre |
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Mois des labours |
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Cérémonies en l'honneur de la reine |
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Célébration des pluies, dédiées à Viracocha |
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Fête des défunts |
Camote
Patate d'Amérique dite aussi patate douce, tubercule
originaire de l'Amérique tropicale et des Antilles.
Cañar,
Cañaris
On entend par Cañar la région située au Sud de
l'actuel Equateur, qui était occupée par la tribu des
indiens Cañaris. Sa capitale était Tumipampa (ou
Tomebamba), qui est devenue aujourd'hui Cuenca. C'est en 1513 que
l'Inca Huayna
Capac s'empara du Cañar,
qui faisait partie, depuis le milieu du 15e siècle du royaume
fédéré de Quito. Il refit construire sa
capitale, Tumipampa, et s'y fit bâtir un palais où il se
plaisait à séjourner, bien plus qu'à Cuzco,
à tel point que Tumipampa devint en quelque sorte la capitale
politique du Nord de l'empire Inca.
C'est là que fut élevé Atahualpa,
fruit des amours de Huayna Capac avec une de ses favorites du lieu,
ce qui explique la fidélité des indiens Cañaris
à la cause d'Atahualpa pendant la dure guerre civile qui
l'opposa à son demi-frère Huascar; ils faisaient
d'ailleurs partie de sa garde personnelle. Même au moment de la
Conquête espagnole, ils servirent volontiers d'auxiliaires aux
conquistadors et furent les plus vigoureux et les plus constants
parmi les nations indiennes à combattre les Incas de
Cuzco.
Capac
Mot quechua souvent accolé au nom du souverain Inca
dans le sens de : grand, puissant, supérieur, royal.
"Ce mot signifie riche, non pas en biens de fortune, mais en toutes
les vertus qu'un bon prince doit avoir." (Garcilaso de la Vega,
Commentaires Royaux, II,17).
Capacocha
Du quechua Qhapaq hucha "délégation royale":
grand sacrifice de jeunes gens, ou d'enfants (on en choisissait un
par nation), offert lors du couronnement ou des funérailles de
l'Inca. Dans son Historia del Nuevo Mundo , le Père
Bernabé Cobo énumère quatre rites
sacrificatoires. Les victimes étaient
étranglées, égorgées par sectionnement de
la veine jugulaire, enterrées vivantes ou bien on leur ouvrait
la poitrine et on leur afiachait le coeur. Le but était le
suivant : en supprimant un être humain, on persuadait les dieux
d'en sauver un autre. Les tremblements de terre, les
épidémies, le départ en campagne de
I'armée, les fêtes organisées pour
célébrer les victoires - on massacrait alors les
prisonniers de guerre - et la naissance d'un enfant de sang royal
étaient prétexte à des sacrifices
humains.
Céramique (apparition de
la)
C'est autour de la mer des Caraïbes qu'ont
été repérés, jusqu'à
présent, les plus anciens villages d'utilisateurs de poterie,
consommateurs de maïs. A Valdivia, en Equateur et jusqu'à
Panama, on a trouvé de la poterie dans des couches
âgées de 4000 ans et plus, alors que la céramique
ne semble être arrivée au Pérou, peut être
amenée de l'Equateur, qu'entre 1500 et 1300 environ avant
J.-C. A partir de là, les Andes centrales, dans la
cordillère comme sur la côte, se sont peuplées de
villages dont les habitants consommaient du maïs et faisaient
cuire leurs aliments dans des ustensiles en céramique.
En ce qui concerne l'ancien Pérou, l'apparition du maïs
et de la céramique sont étroitement liés : cette
apparition conjointe a du correspondre à de grands
bouleversements humains et culturels, avec l'arrivée d'une
nouvelle vague d'immigrants dont l'apparition est
caractérisée par une foule de traits culturels
nouveaux. En même temps, on assiste à l'abandon
progressif des sites occupés par la société
agricole des planteurs de haricots, qui avait
précédé cette nouvelle phase.
Les premiers sites caractéristiques de l'apparition de la
céramique sur la côte du Pérou ont
été spécialement étudiés par
l'archéologue Frédéric Engel : il s'agit
notamment de Las
Haldas, Antival, Huarangal. Dans
les hautes Andes, les sites les plus anciens sont ceux de
Chanapata
(Cuzco), de Chiripa
et de Pucara,
sur l'Altiplano.
CERRO
BLANCO
Site archéolologique de la vallée du rio
Nepeña (côte Nord du Pérou) appartenant à
la Période Formative (à partir de 1500 av. J.-C). Le
temple de Cerro Blanco fut exploré par Julio C. Tello en 1933.
Il s'agit d'un bâtiment de taille assez modeste, qui a
conservé des murs décorés de motifs en argile
peinte, rouge brique et jaune verdâtre, qui représentent
des yeux et des crocs de félin dans le style de Chavin, et a
livré de la poterie noire polie à décor
imagé.
CERRO COLORADO
Site archéologique de la péninsule de Paracas
découvert par Julio C. Tello en 1925. Il est constitué
d'un groupe de cavernes où l'archéologue
péruvien mit à jour plusieurs momies de la civilisation
Paracas,
entourées d'ustensiles et d'offrandes
funéraires.
CERRO
CULEBRAS (Huaca) Reconstitution en perspective
Site archéologique de la vallée du rio Chillon,
proche de Lima. Cette huaca fut édifiée entre
200 et 500 après J.-C. par la culture dite Maranga-Lima
et consiste en un édifice de type pyramidal en deux corps
échelonnés, tronquée au sommet par une
plateforme à laquelle on accède par un escalier
central. Sur cette plateforme subsistent les vestiges d'un mur peint,
de 65 m de long, représentant un ensemble de poissons ou de
serpents entrelacés, du plus pur style iconographique de
Playa Grande, caractérisé par les figures
géométriques et les lignes scalaires qui sont aussi
communes à l'art textile de cette période.
Les deux plateformes superposées qui constituent la pyramide
étaient entourées d'une large enceinte de plan
rectangulaire à l'intérieur de laquelle se trouvait les
habitations des prêtres et de leurs serviteurs.
du temple de Cerro Culebras
(docum. Arqueologia del Peru )
CERRO PALOMA
A 58 km au Sud de Lima, près des plages de San
Bartolo, les vestiges d'un établissement sédentaire ont
révélé ce qui pourrait être "le premier
monument architectonique" du continent sud-américain
(d'après les archéologues péruviens).
Daté de 4330 ans avant J.-C, il s'agit d'une sorte
d'édifice "communautaire" se présentant sous forme d'un
enclos quadrangulaire de 12 m de côté, excavé
dans le sol (1 m de profondeur) et entouré d'un mur de blocs
rougeâtres percé de deux courts escaliers qui se font
face. Il devait être couvert d'une toiture supportée par
des piliers de bois.
Tout autour, devait vivre une quinzaine de familles dans des huttes
circulaires. Leur alimentation principale était
constituée de chair d'auquénidés et de fruits de
mer, en second lieu de calebasses et de patates douces.
CERRO SECHIN -v. SECHIN
Coca
Arbuste originaire du Pérou. Son nom scientifique
est Erythroxylon novo-granatense . Traité en arbuste
par les planteurs, elle produit une feuille riche en alcaloïdes
dont le principal est la cocaïne. Elle insensibilise la muqueuse
de la bouche et de l'estomac, atténue la sensation de faim et
de soif, suspend l'apparition du sorroche , le terrible mal
des montagnes qui atteint les voyageurs dans ces pays
élevés. Sous sa forme naturelle, la coca est riche
en vitamines, sels minéraux et protéines. Son pouvoir
nutritif aide ses utilisateurs à affronter la vie très
rude des hauts plateaux, qui culminent à plus de 4000 m
d'amtitude. C'est aussi un ingrédient très
fréquent dans la pharmacopée des pays andins : elle ser
à la fabrication du thé, dentifrice, shampoing,
crème pour la peau...
Dans la langue aymara, elle est
désignée comme la "Plante par excellence". Sous
l'empire, elle était plus particulièrement
destinée aux élites, aux guerriers, aux
chasquis
(les courriers de l'Inca), etc, et servait d'anesthésique
chirurgical ou médical. Pour s'assurer le contôle des
territoires à coca, les Incas avaient mené des guerres
longues et coûteuses contre les tribus anthropophages des
Antis (d'où le nom d'Antisuyo donné aux
régions orientales et selvatiques de l'empire),
également appelés Andes, et qui ont ainsi
laissé leur nom aux cordillières
sud-américaines. Les Incas construisirent pour
protéger ces terres de leurs attaques une série de
forteresses aujourd'hui submergées par la forêt.
La coca continue de jouer un rôle essentiel dans les
cérémonies animistes indigènes. Chaque
printemps, dans les vallées andines ou sur les hauts plateaux,
des offrandes de maïs, de pommes de terre et de feuilles de coca
sont ensevelies dans le sol en l'honneur de la Pachamama, la
"Mère Terre". Le climat de l'altiplano et des hautes
vallées étant trop rude pour la culture de la coca, les
Indiens d'aujourd'hui descendent s'approvisionner - comme le
faisaient leurs ancêtres - dans les vallées basses et
chaudes du versant oriental de la Cordillière des Andes. Ces
régions - qui correspondent plutôt à un
étage géographique et écologique - sont
appelés Yungas au Pérou et en Bolivie. Dans ces
vallées, le paysage n'a pas changé depuis que les
Espagnols l'ont découvert il y a bientôt cinq
siècles : les mêmes champs aménagés en
terrasses autour de rares villages, ou hameaux de trois ou quatre
maisons adossés aux versants montagneux.
Les gouvernements des états andins ont longtemps
cherché à favoriser la diversification des cultures
pour éradiquer la coca - sous la pression notamment des
organismes internationaux, mais aussi des Etas-Unis. Les exploitants
agricoles ont bénéficié de crédits pour
acheter du café selectionné, de nouvelles
espèces d'oranges, des fruits tropicaux comme la mangue. La
médiocrité des sols, mais aussi les crises
économiques et politiques (notamment au Pérou et en
Colombie où les guerrillas sont désormais
étroitement liées aux narcotraficants) ont eu raison de
ces tentatives : la feuille sacrée est demeurée la
reine incontestée des terres chaudes de la Cordillière.
Cocha
Mot quechua signifiant lac, étang.
COLLAO
- COLLAYSUYO
Région Sud-Est de l'empire Inca, couvrant les hauts
plateaux du lac Titicaca. Cette région de l'altiplano, jadis
appellée Collao -d'où son nom incaïque -
était peuplée par les Collas, les
Puquinas, les Lupacas et d'autres tribus,
réparties en petites chefferies belliqueuses (qui avaient
essaimé après le déclin de la civilisation de
Tiahuanaco) et que les historiens qualifient de "royaumes aymaras".
La conquête de ces petits royaumes avait été
amorcée par l'Inca Mayta Capac au 14e siècle. et fut
définitivement assurée par l'Inca Pachacutec, aux
alentours de 1450.
Collas
Tribus habitant l'ancienne province du Collao, ou plus
généralement, les habitants de la région de
l'altiplano, c'est-à-dire les peuples Aymaras. Le
terme de Collas est employé pour ces peuples aussi bien
avant la phase de domination Inca que pendant celle-ci, puisqu'ils
appartenaient à cette division de l'empire
dénommée Collaysuyo par les Incas. A partir de
la conquête espagnole, c'est le terme d'aymaras qui servit
à les désigner, et ce jusqu'à nos
jours.
Collca - V. page : "les meilleurs agriculteurs du Nouveau Monde"
CONTINSUYO
Région Ouest de l'empire Inca, correspondant à la
côte Centrale et Sud-Pacifique (c'est-à-dire les
régions de Pachacamac, Nazca, Arequipa).
L'acqueduc, dont la longueur
(actuellement reconnue) atteint 9 km, est un canal creusé dans
la roche volcanique (canteria ), mesurant entre 35 et 50 cm de large.
Il recueillait les eaux de ruissellement du versant oriental de la
Cordillière et les amenaient vers un réservoir
situé au pied du Cerro Santa Apolonia, avant de servir
à l'irrigation des terres arables du bassin de Cajamarca. Le
travail de la pierre, comme le tracé, en est très
élaboré : on y relève des grecques et des angles
droits, sans doute destinés à ralentir la vitesse des
eaux. Sur les parois, sont gravés de nombreux
pétroglyphes dont on ignore la signification.
CUPISNIQUE
Les plus importantes découvertes relatives à la
culture Chavin
sur la côte Nord du Pérou furent celles de Rafael Larco
Hoyle en 1939 dans la vallée du Rio Chicama et les
vallées environnantes. A ce type côtier de la culture
Chavin, il donna le nom de Cupisnique, d'après la petite
vallée où il fit ses premières
découvertes.
Larco Hoyle pensait même que le style de Cupisnique - surtout
représenté par le fameux jaguar sculpté du
temple de Punkuri (dans la vallée du Rio Nepeña) -
était antérieur à celui de Chavin et qu'il
pouvait très bien en être à l'origine.
La plus grande partie des objets recueillis
proviennent de tombes de personnages importants. Ces tombes sont des
fosses de formes diverses, aux parois renforcées parfois par
des pierres grossièrement taillées. Les corps y sont en
général déposés dans une posture
recourbée, couchés sur le dos ou sur le
côté. Le mobilier funéraire consiste surtout en
jarres à étrier - forme rare sur les autres sites
chavinoïdes - qui semblent avoir eu une destination presque
exclusivement funéraire.
Les jarres de Cupisnique sont de formes très variées :
sphéroïdales, à décoration gravée au
trait où l'on remarque des attributs de félins, tels
que crocs et yeux, ou figuratives : êtres humains, animaux,
fruits et autres.
Curaca
Forme hispanisée du mot quechua Kuraq kaq :
"celui qui est le doyen", donc le chef d'une communauté, d'un
territoire. Puissants et respectés au temps des royaumes
indépendants, les curacas devinrent, à l'époque
des Incas, des fonctionnaires responsables de la docilité et
du bon fonctionnement de leur communauté. Il entrait dans
leurs attributions de s'assurer que le quota de production agricole
déterminé par le gouvernement était atteint, de
veiller à sa répartition et d'administrer la
justice.
Au temps de la colonie espagnole, le terme de curaca fut
progressivement remplacé par celui de "cacique", mot d'origine
caribéenne.
Cuy
Petit cochon d'Inde autochtone du
Pérou. Nourriture de l'indien andin et jadis bête
à sacrifice, le cuy est encore employé
fréquemment à des fins curatives magiques. L'importance
de cet animal dans la gastronomie andine est attestée par un
tableau fort connu de l'école de Cuzco (17e s.), oeuvre de
Marcos Zapata conservé dans la cathédrale de Cuzco : il
figure au beau milieu de la table de la Cène, avec des
légumes et des fruits tropicaux.
©Daniel DUGUAY /
dduguay@club-internet.fr
du même auteur, si vous
voulez visiter le Pérou...