La fameuse Hatun Rumiyoc, ou "Pierre aux douze angles" à Cuzco.

Las HALDAS
La plaine de Haldas, située sur la côte Nord du Pérou, forme un croissant long de 12,5 km de long et large au centre de 1400 m. Cette plaine avait déjà été habitée dans les temps pré-agricoles par des pêcheurs qui y avaient édifié des villages de huttes; puis elle a connu une occupation très dense durant la phase moyenne de la civilisation des planteurs de haricots , ou
premiers Agriculteurs , vraisemblablement vers 2000 avant notre ère.
Après une période d'abandon de cinq siècles, les agriculteurs du stade ultérieur, celui des planteurs de maïs et utilisateurs de céramique y sont apparus vers 1500 avant notre ère. Des tertres de forme rectangulaire, bordés de murets de pierre formant généralement une succession de trois ou quatre gradins, ont alors été édifiés en nombre au centre de la plaine. Des cendres et des débris de poterie indiquant qu'il s'agissait d'habitats se trouvent sur ces tertres, où existait vraisemblablement une maisonnette au toit et aux parois de roseaux supportés par des poteaux. Certains de ces tertres étaient surmontés d'un édifice plus important, dont il subsiste la base de murs de pierre, et qui peuvent avoir joué un rôle cérémoniel.

Hatun Rumiyoc (Pierre aux douze angles) - V. Page : CUZCO ou le "nombril du monde"

HATUNCOLLA
Site pré-incaïque de l'Altiplano Péruvien au bord du lac Umayo (à proximité de la rive Ouest du lac Titicaca). La zone archéologique d'Hatuncolla est connue depuis le siècle dernier pour ses stèles à figures géométriques qui sont l'une des expressions de la lithosculpture commune aux cultures de la Période Formative qui précédèrent, dans la région du lac Titicaca, le développement de la civilisation de Tihuanaco (Pucara, Taraco, Chucuito, etc.)
Toutes proches du village actuel de Hatuncolla, se dressent les fameuses
chullpas de Sillustani dans lesquelles certains voient les restes de la nécropole de Hatuncolla, et d'autres des monuments funéraires très postérieurs (voire même incas) à la culture de Hatuncolla.

Hatunruna
Au temps des Incas, ce mot quechua (hatun : grand et runa : peuple) désignait "le plus grand nombre", c'est-à-dire la majorité du peuple, ou la grande masse plébéienne des paysans, artisans, des pêcheurs et des bergers. Les hatunrunas , qui représentaient 90 % de la population de l'empire, se trouvaient au-dessous des aristocraties incas ou locales, mais au-dessus des
yanas , qui eux, étaient des sortes de serfs attachés à un seul maître.

Huaca
Désignait, dans le Pérou préhispanique, tout objet ou tout lieu empreint de force surnaturelle et auquel il fallait rendre un culte. Par extension, ce mot s'applique aujourd'hui aux ruines, aux anciens lieux d'habitation et jusqu'aux vases (Huacos) trouvés dans les tombes. Les
huaqueros sont des pilleurs de tombes.

HUACA DE LA LUNA _ v. MOCHE (Pyramides de)

HUACA DEL SOL (Trujillo) _ v. MOCHE (Pyramides de)

HUACA EL DRAGON
A 5 km au Nord de Trujillo, au bord de la route Panaméricaine, près d'un petit musée, s'élève ce temple pyramidal aujourd'hui restauré, qui était peut-être consacré à l'arc-en-ciel. Le parement extérieur de son enceinte conserve des restes de frises comportant des bas-reliefs représentant des guerriers superposés ou des serpents bicéphales.
Le temple comprend une plateforme dominant trois séries de cellules à ciel ouvert, qui devaient jadis être couvertes. La plateforme est accessible par une large rampe coudée et dallée.

HUACA PRIETA
Proche du village de Chicama, à 35 km au Nord de Trujillo, cette pyramide de la Période Formative, remonterait de 1500 à 500 avant J.-C. Elle est le plus ancien élément du complexe archéologique aujourd'hui dénommé
El Brujo. Autour d'un temple dont il subsiste des murailles hautes de 12 m, furent découverts, comme à Virú, des restes d'habitations semi-souterraines dont les toitures étaient formées de traverses en bois et parfois d'os de baleines.
Les fouilles les plus profondes effectuées en 1925 par
Junius Bird dans ce site, donnèrent naissance à la théorie d'une culture précéramique dans le Nord du Pérou.
Plus récemment, on a associé la culture de Huaca Prieta à la naissance de l'art textile péruvien. Dans ce même site furent trouvés près de 3000 fragments de tissus, la plupart en coton, fabriqués suivant trois techniques élémentaires : entrelacé, annelé et noué, où apparaît l'un des plus anciens motifs connus : le condor aux ailes déployées .

Huancas
Peuplade des Andes Centrales, établie dans la vallée du rio Mantaro (qui avant 1782 était dénommé Jatunmayo, ou Huancamayo). A partir du premier millénaire après J.-C., les Huancas dont la constitution en tant que nation remonte à la fin de la période d'expansion
Tiahuanaco-Huari, forment un puissant royaume uni et cimenté par leur ardeur belliqueuse, à l'image de leurs voisins les Chancas. Les Huancas, après plusieurs années de farouche résistance, furent soumis par l'Inca Pachacutec, vers 1460. Leur capitale, Siquillapucara fut la dernière forteresse à se rendre au terme d'un long siège, après quoi sa population fut déportée en masse vers la région de Chachapoyas.

Les Huancas, comme les autres nations de l'aire andine, admettaient comme suprême créateur le dieu Viracocha; ils adoraient une autre divinité qu'ils considéraient, aux dires de Guaman Poma de Ayala, comme une sorte de dieu national : Wallallo Karwancho, auquels ils dédiaient des sacrifices d'êtres humains, de chiens, et des offrandes de coca. Ce n'est pas une déification du chien, comme l'écrivent à tort Cieza de Léon et Garcilaso de La Vega, pour une fois unis dans l'erreur. Cette affabulation a dû être forgée par les Incas de Cuzco, dans le but sans doute de discréditer la religiosité des Huancas, qu'ils avaient soumis, et de justifier a-posteriori leur impérialisme :
"Les Huancas avaient d'étranges coutumes, comme de gonfler de cendre la peau de leurs victimes, et de les pendre dans un temple en guise de trophées. Ils faisaient aussi avec les têtes de chiens une sorte de trompe et ils soufflaient dedans lors de leurs fêtes et de leurs danses; c'était une musique très douce à leurs oreilles..." (Garcilaso de La Vega).


HUANUCO PAMPA (ou HUANUCO VIEJO)
A proximité des sites primitifs de Kotosh et de Chavin, sur un plateau à 3600 m d'altitude, près du fleuve Huallaga et du petit rio Ayararacra qui le traverse en partie, cette ancienne capitale de province, jadis appelée Huanucopampa, aurait été fondée par l'Inca
Tupac Yupanqui sur l'emplacement d'une cité plus ancienne pour surveiller le chemin qui menait de Cuzco à Quito. Elle fut explorée depuis le 19e siècle, en particulier par George Squier.


Le "Castillo" de Huanuco Pampa (dessin de George Squier)

La ville se développe à partir d'une vaste esplanade, au centre de laquelle se dresse un édifice cérémoniel, le "Castillo", énorme édifice de 250 m2 avec des murs constitués de pierres travaillées où s'ouvrent des portes trapézoïdales sculptées d'animaux (félins et reptiles) en haut-relief. Les grandes dimensions de cette place peuvent s'expliquer comme ayant servi de foitrail, ou de marché à bestiaux dans une région où l'élevage des auquénidés était particulièrement développé. Le chemin de l'Inca qui reliait Cuzco à Quito traversait la ville de part en part et aboutissait à cette esplanade.
Autour de la grand-place se dressent une série d'édifices et de quartiers : l'Incahuasi (maison de l'Inca), l'Acclahuasi (maison des femmes choisies), une caserne, et le "puquio", ou quartier des éléveurs.
Plus au Nord, de l'autre côté de la rivière, s'étend un vaste quartier résidentiel, structuré autour d'une place centrale et de plusieurs patios.
Hors de la ville, en direction du Sud-Ouest, se situe la zone des collcas, ou dépôts, de forme circulaire ou carrée, disposés en gradins sur le versant d'une colline. On en a dénombré à peu près 500. Il semblerait qu'à l'arrivée des Espagnols, le site était déjà abandonné.

Huaquero
Mot espagnol signifiant "pilleur" ou "violeur" de tombes. Les huaqueros fouillent pour leur propre compte les huacas , ou pyramides, d'où leur nom. Pour les archéologues, l'action des huaqueros sur un site représente évidemment une véritable catastrophe, autant pour les dégats causés aux sépultures que pour le vol des objets qu'elles renferment. Pendant des décennies, une bonne partie des trésors archéologiques du Pérou (céramiques, tissus, bijoux, momies...) ont été pillé et vendus - souvent à des étrangers - par leurs soins. Une loi de 1968 qui interdisait l'exportation des céramiques et autres objets du patrimoine national, tout en réprimant les "fouilles" sauvages, a quelque peu limité cette hémorragie qui malgré tout persiste aujourd'hui encore.


Un huaquero en action.

HUARI ou WARI (site de)
Le site de Huari (ou Wari), dans les hautes terres des Andes centrales, près d'Ayacucho, est considéré par les archéologues comme un "site-relais" entre la civilisation de Tiahuanaco et son expansion vers la côte et le reste du Pérou. Cette phase expansionniste a donc pris le nom de
Tiahuanaco-Huari.

Huari était un centre habité, protégé par des murs grossiers, où Bennett a retrouvé un certain nombre de statues et quelques traces d'architecture - qui, bien que moins évoluée que I'architecture de Tiahuanaco, y trouve peut-être son origine. Dans le domaine de la poterie, on relève un style polychrome qui appartient à la tradition de la côte péruvienne dans lequel on trouve pourtant ces traits dérivés de Tiahuanaco : figure divine avec bâtons de commandement, crânes, profils de pumas et têtes de condors.
Le bassin du rio Mantaro reste encore une région assez peu connue, et les origines de la culture de Huari demeurent obscures, comme aussi son aire d'expansion. Pendant la Période Formative, c'est la culture Huarpa qui occupait la région. Les Huarpas étaient un peuple d'agriculteurs qui avaient déjà mis en oeuvre le système des cultures en terrasses.

Monolithe de Huari

Selon W.C. Bennett, l'influence de Tiahuanaco sur Huari paraît s expliquer par une invasion des peuples aymaras venus de la région du lac Titicaca. Ces derniers auraient ensuite constitué un état puissant, dont la forme politique reste inconnue. Les historiens désignent en général cette période de domination sous la formule d'empire Wari.

Huayno
Danse agile et grâcieuse, typique des Indiens quechuas, d'origine incaïque. Chant ou musique de rythme vif et paroles picaresques ou moqueuses. Dans le huayno des sierras défile le paysage, et l'homme décrit sa vie, ses sentiments, ses rêves face à la géographie grandiose, mais inhumaine.


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