CHACHAPOYAS

Chacra
Mot quechua : terrain agricole de dimensions réduites où les paysans et les petits propriétaires de communautés andines sèment et récoltent les cultures céréalières nécessaires à l'alimentation de la famille.

Chaku
Cérémonie traditionnelle des indiens quechuas, remontant à l'époque incaïque : la tonte du pelage du dos de la vigogne, que présidait personnellement l'Inca lui-même, en présence des Vierges du Soleil. La tradition a perduré jusqu'à nos jours, sauf qu'un acteur de village joue le rôle de l'Inca et que des figurantes remplissent celuis des Acclas d'autrefois.
L'origine de cette cérémonie remonte certainement aux grandes chasses rituelles au guanaco et à l'alpaca des indiens du Collao ainsi que des peuplades préhistoriques qui les ont précédé sur l'altiplano, comme en témoignent les nombreuses scènes cynégétiques du sanctuaire rupestre de Mazo Cruz où les animaux représentés sont tous des auquénidés.

CHALCUCHIMAC (ou CALICUCHIMA)
Grand général Inca, d'abord au service de
Huayna Capac, il devint après la mort de l'Inca l'un des principaux chefs militaires d'Atahualpa. Il vainquit les troupes de Huascar à Qupaypampa et fit son entrée à Cuzco, en compagnie d'un autre général d'Atahualpa, le terrible Quizquiz auquel on attribue la répression féroce et le massacre de la famille de Huascar.
Il semble que des trois grands généraux d'Atahualpa (Ruminahui, Quizquiz et lui-même), Chalcuchimac ait été la tête la plus politique.

Chalona
Mot quechua : viande séchée de mouton, qui servait et sert encore d'aliment aux Indiens des Andes. N'est pas à confondre avec le charqui, préparation de viande de lama déshydratée, qui évoque le pemmican des Indiens d'Amérique du Nord.

CHAN CHAN - V. page : La fastueuse cité de CHAN CHAN

CHANAPATA
Style de céramique propre à la région de Cuzco, mais très antérieur au style inca dit "impérial", puisque remontant probablement à la Période Formative. Ce style, dans cette même région, fut précédé de celui de Marcavalle et suivi par des phases correspondant à l'horizon
Tihuanaco-Huari.
A Chanapata, aux environs immédiats de Cuzco, J. H. Rowe fit en 1941 quelques sondages sur un site où des travaux de voirie avaient mis au jour un pan de mur grossier et des tessons de poterie de type non inca. Il mit au jour une construction semi-souterraine et quelques tombes rondes ou ovales qui lui permirent de recueillir de nombreux tessons de poterie. Il s'agit surtout d'une poterie dure, brune, rouge terne ou noire, unie ou ornée d'incisions ou d'applications et quelquefois polie. On trouve des jarres à col, des assiettes et des bols de diverses formes, notamment des bols à base plate et aux parois verticales ou évasées. On a relevé aussi quelques fragments d'une poterie plus fine, peinte en deux couleurs seulement, comme dans les autres cultures de cette période. Les dessins sont extrêmement simples : des cercles et des gradins blancs sur fond rouge ou rouges sur fond jaune clair.

Chancas
Peuplade de la Sierra Centrale du Pérou qui occupait, avant, pendant et même après l'hégémonie inca, une vaste région qui correspondrait aux départements actuels d'Ayacucho et d'Apurimac. Son berceau aurait été les rives de la lagune de Choclococha, à 4605 m d'altitude, dans la province de Castrovirreyna. Elle était voisine des Huancas, au Nord-Ouest et des Quechuas au Sud-Est.
Réputée très belliqueuse, la nation Chanca se posa d'abord en rivale du royaume naissant des Incas et ses guerriers déferlèrent sur Cuzco vers 1430, où ils furent défaits par le prince Inca Yupanqui, fils de l'Inca Wiracocha, qui devait régner plus tard sous le nom de
Pachacutec. Plus tard, elle défendit avec acharnement son territoire contre l'invasion inca, menée vers 1450 par le même Pachacutec.
Passés sous le joug inca vers 1450, les Chancas se soulevèrent maintes fois, à l'instar de leurs voisins les Huancas contre l'autorité du Cuzco. Les historiens modernes ont démontré à quel point l'aide qu'ils apportèrent aux Espagnols lors de la conquête du Pérou fut déterminante dans la chute de l'empire Inca. En 1536, ils refusèrent de se joindre à la grande rebellion de Manco Inca qui, en sus des Espagnols, dut encore guerroyer contre eux jusqu'en 1540.

CHANCAY
Culture de la Côte centrale, contemporaine de l'époque de splendeur du royaume Chimú. On la retrouve surtout dans les vallées du Rio Chancay et du Rio Chillon, mais son influence s'étendit depuis Huaura jusqu'à Lurin.
La culture Chancay a surtout été décrite en fonction de la céramique retrouvée, le plus souvent dans des cimetières comme ceux d'Ancon et de la vallée de Chancay. Cette céramique est plutôt frustre, comparée à celle des Mochica ou des Nazca, et le décor peut être en relief ou peint en noir ou brun foncé sur un fond crème. Les formes des vases sont assez variées, mais les récipients à corps ovoïdal prédominent. Les plus connues sont pourtant les figurines anthropomorphes représentant des femmes, généralement les bras ouverts, et dont les yeux sont prolongés par une ligne qui représente, peut-être, une peinture faciale.
Les motifs qui décorent la céramique sont généralement géométriques mais il y a aussi des représentations d'animaux, d'hommes et de plantes.

Hormis la céramique, la culture de Chancay se distingue par un art textile très riche, hérité des précédentes cultures de Paracas. Moins riche en couleur cependant et plus influencé par les thèmes religieux, il ne fut vraiement découvert et apprécié qu'à partir des années 50, lorsque le célèbre collectionneur Yoshitaro Amano s'interessa aux pièces de textile que les pilleurs de tombes (les huaqueros) avaient ignoré.
A cette tradition textile se rattache les fameuses "poupées (muñecas) Chancay". Ces petites figurines réalisées en tissu étaient disposées autour des fardos funéraires des momies, très certainement à des fins magiques. Certaines d'entre elles semblent évoquer des scènes de la vie du défunt, ou des personnes qui lui étaient chères; ce qui était une façon de l'accompagner dans l'autre monde...

 


les "poupées Chancay"


Chasqui
Mot quechua désignant les courriers de l'Inca.
"Ils appelaient chasqui les courriers qu'ils postaient sur les chemins afin de faire savoir en peu de temps les ordres du roi, et porter les nouvelles et les avis des choses qui se passaient ou près ou loin dans ses provinces et ses royaumes. Ils avaient à cet effet à chaque quart de lieue quatre ou six indiens jeunes et dispos, qui se tenaient dans deux cabanes pour se mettre à l'abri des inclémences du ciel. Ils portaient les messages à tour de rôle, tantôt ceux d'une cabane, tantôt ceux de l'autre. Les uns regardaient d'un côté du chemin, et les autres de l'autre côté, pour découvrir les messagers avant qu'ils n'arrivent jusqu'à eux, pour se tenir prêts à recevoir le message, sans perte de temps. A cet effet, ils mettaient toujours ces cabanes sur des hauteurs, de telle sorte qu'elles fussent bien en vue les unes des autres. (...) On les appelait chasqui, c'est-à-dire échanger, ou encore donner et prendre, ce qui revient au même, parce qu'ils échangeaient, donnaient et prenaient de l'un à l'autre, et ainsi successivement, les messages qu'ils portaient."
Garcilaso de la Vega, Commentaires Royaux, VI, 7).

Chasseurs primitifs
Il est maintenant confirmé que dès la fin du dernier épisode froid, connu aux Etats-Unis sous le nom de glaciation "Valders" ( période qui correspond au haut-Holocène des géologues), les Andes centrales ont été habitées par de nombreux groupes humains, dont le mode de vie a déjà pu être partiellement reconstitué.
Ces bandes nomades menaient l'existence typique des sociétés dites "archaïques", terme employé par les auteurs nord-américains, alors que les auteurs européens emploiraient plutôt dans ce cas celui de "mésolithique"
Des vestiges âgés de 10 500 à 7000 ans avant nos jours ont été trouvés aussi bien dans des grottes que dans des sites de plein air. En ce qui concerne les Andes centrales, les grottes déjà explorées sont celles de
Lauricocha , dans la puna de Pasco, à 3900 m d'altitude, où il pleut un mètre d'eau par an; celle de Toquepala dans le grand Sud péruvien très aride, également à haute altitude, et enfin celle où fut découvert l'Homme de Chilca dans le Pérou Central.

CHAVIN - V. page : Les Mystères de CHAVIN

Chemin de l'Inca
En quechua Capac Nan, ou Nan Cuna, ce qui veut dire "Chemin du temps". Le réseau de routes et de chemins construits à l'époque des Incas et probablement achevé sous le règne de Huayna Capac, battait en longueur les voies romaines, avec près de 40 000 km, et unissait toutes les régions de l'immense empire du Tahuantinsuyo. Jalonnée dans le désert, pavée dans les Andes, franchissant les pics par des escaliers taillés dans le roc, sautant les rios par des ponts suspendus vertigineux ou des pontons, traversant les cordillières par des tunnels et bordée, à distance régulière, par des relais de poste ou
tambos, c'était en son époque, la plus belle route du monde, parfaitement entretenue.

Le Chemin de l'Inca,
entre Cuzco et Machu-Picchu.

voir la page :
le Chemin de l'Inca entre Cuzco et Machu Picchu


Chicha
Boisson essentiellement péruvienne depuis les temps préhistoriques. Elle était considérée comme une boisson sacrée par les Incas qui la préparaient et la consommaient lors de leurs principales fêtes, celles du Capac Raymi ou de l'
Inti Raymi
La chicha est en général préparée à base de maïs ou de manioc bouilli et fermenté. Dans certaines régions, on fait aussi de la chicha de cacahouète (mani ) ou de quinoa. La chicha de maïs est dite morada lorsqu'elle provient des épis de maïs violet, ou de jora , lorsqu'elle a été faite avec des épis de maïs jaune, cette dernière, beaucoup plus fermentée et alcolisée, est une boisson de fête, autrefois réservée aux offrandes.

CHIMU (civilisation et empire) - V. page : La fastueuse cité de CHAN CHAN

CHINCHA-ICA (culture)
Sur la côte Sud du Pérou, l'état de Chincha occupait, vers les 10e-13e siècles, les vallées de Chincha, de Pisco, d'Ica et de Nazca, peut-être aussi la vallée de Cañete, plus au Nord, où l'on a relevé la présence de poterie de style inca. Les chroniques nous parlent de Chincha comme d'un Etat puissant qui cherchait à s'étendre à l'Est au-delà des montagnes. Les Incas ne l'auraient réduit qu'après de longues et dures campagnes.
Il ne semble pas que les Chinchas aient atteint le même degré d'organisation que le royaume Chimú. Si les Chinchas ne furent pas de grands architectes, il semble par contre qu'ils aient été d'excellents marins. Probablement dès avant l'époque de la domination Inca et jusqu'au 16e siècle, ils possédèrent une marine marchande qui leur permettait d'entretenir des échanges commerciaux jusqu'en Amérique Centrale.
C'est un de ces navires - de grands radeaux équipés d'une voile, embarcations de cabotage appellés
wanpus - que le pilote Bartolomé Ruiz rencontra, lors du second voyage de Pizarro vers les côtes du Pérou en 1526.

CHINCHAYSUYO
Division Nord du
Tahuantinsuyo, dans l'empire des Incas. Le Chinchaysuyo comprenait les territoires s'étendant au Nord-Ouest de Cuzco, ainsi que toute la côte Centrale et Nord du Pérou, depuis Chincha (d'où son nom) jusqu'à Quito, englobant ainsi les terres de l'ancien royaume du Gran Chimu.

CHINCHERO (ou CHINCHEROS)
Cette bourgade, située à une vingtaine de kilomètres au Nord-Ouest de Cuzco, a conservé de nombreux vestiges incas et ses habitants, à prédominance indigène, vivent dans les murs mêmes de leurs ancêtres. L'on rapporte que Chinchero fut l'un des sites favoris de l'Inca Tupac Yupanqui, qui y construisit un palais et fit aménager d'imposantes cultures en terrasses (andenes) dans la vallée du rio Vilcanota.
Le monument le plus importants du village est formé par le recinto en appareillage inca, orné de niches trapézoïdales, qui délimite la place du marché, face à l'église. C'est d'ailleurs sur cette place que l'on peut toujours observer, les jours de marché, la vieille coutume préhispanique du troc des productions agricoles, toujours en vigueur parmi les paysans.


Vestiges incas à Chinchero (photo de l'auteur)

Chipayas
Vieille tribu des rives du lac Titicaca, distincte des Aymaras et des Quechuas, que l'on suppose être, comme les
Uros, l'une des dernières branches du peuple Puquina, chassé des hauts-plateaux par les invasions des Aymaras au 12e siècle.
Tout comme les Uros, les Chipayas vivent à l'écart et parlent une langue qui leur est propre. Plusieurs ethnologues les considèrent comme les véritables autochtones de la région du lac Titicaca. On leur attribue la construction des
chullpas, tours rondes ou carrées, hautes de 4 mètres, en terre ou en pierre, dont les murs peuvent avoir jusqu'à 80 cm d'épaisseur. Elles servaient jadis d'habitations ou de sépultures, ce qui paraît d'autant plus curieux que les indiens actuels ont une telle peur des morts qu'ils contournent craintivement les chullpas.

CHIRIPA, culture
Une des cultures de la Période Formative de l'Altiplano andin (de 1400 jusqu'à J.-C.), avant le développement et l'expansion de la civilisation de
Tihuanaco. Formée par des chasseurs insulaires et des pêcheurs établis sur la rive Sud-Est du lac Titicaca (aujourd'hui située en territoire Bolivien), elle est connue pour son style lithique étudié par E. Harth-Terré (la stèle de Chiripa).
Fouillé par Bennett en 1934, le site de Chiripa est un village formé de quatorze maisons de forme rectangulaires réunies sur les trois côtés d'une place - ou d'un temple - semi-souterrain, construites en adobes, élevées sur des fondations de pierres et couvertes à l'origine d'une toiture d'herbe. Des murs doubles, dans l'intervalle desquels se trouvaient des coffres à provisions et des portes coulissantes en bois, protégeaient du froid. Le plan de ce site est assez semblable à celui de
Pucara (sur la rive Nord-Est du lac) qui en est une réplique plus tardive.
Le type usuel de la poterie Chiripa est un bol aux parois épaisses et verticales monté sur une base plate, peint de dessins géométriques en gradins jaunes sur un engobe rouge. Comme la peinture blanche sur rouge de la côte, c'est sans doute ici un premier essai de décoration peinte.
Les Chiripas avaient domestiqué le lama et l'alpaca; ils cultivaient la pomme de terre et des graminées telles que la quinua et la kiwicha. Ils avaient mis au point un ingénieux système de cultures dans les zones basses ou inondables proches du lac : un réseau de légers monticules ou de plateformes artificielles de sol fertile étaient cernés par des fossés peu profonds remplis d'eau. Le jour, le rayonnement du soleil réchauffait cette eau qui la nuit restituait sa chaleur et constituait une sorte de protection thermique contre les gelées. Ce système connu sous le nom de waru-waru, fut aussi exploité sur la rive Nord du lac, où son existence fut révélée lors des grandes inondations de 1981 dans la région de Puno et de Juliaca par l'archéologue Clarck Erickson et l'ingénieur agronome Ignacio Garaycochea, intrigués par l'émergence de ces îlots au dessus du niveau maximal des crues. dans la région de Puno et Juliaca. Les agriculteurs Lupacas, au temps des Incas, furent sans doute les derniers à l'utiliser. Il fut abandonné après la Conquête et la pampa, abandonnée aux grandes harbes rases, ne fut plus vouée qu'aux pâturages.


Les échanges thermiques du système de waru-waru, vu en coupe.

CHONGOYAPE (pétroglyphes de)
A quelques 60 km au Nord de Trujillo, dans les environs du lac de barrage de Tinajones, au lieu-dit Cerro Mulato, se trouvent, par centaines sur des rochers, les fameux pétroglyphes de Chongoyape, ornés de dessins de style chavinoïde.
Des fouilles effectuées près de ce site en 1928, mirent à jour de magnifiques bijoux en or ciselé (bagues, anneaux, bracelets) où l'on retrouve des motifs semblables à ceux du temple de Chavin.

Chonta
Cet arbre, palmier à bois noir extrêmement dur, était utilisé pour la fabrication des armes (lances, javelots, arcs) ou des instruments aratoires. Les longues épines de chonta (20 à 25 cm) se trouvent en grand nombre dans les paniers à coutures des momies, soit percées d'un chas (aiguille à coudre) ou comme aiguilles à tisser.

CHOQUEQUIRAO
Perché à 3150 m d'alt. sur la rive droite du Cañon du Rio Apurimac, entre Abancay et Cuzco, et soigneusement restauré et remis en valeur lors de ces dernières années, ce site archéologique exceptionnel n'est pas sans évoquer Machu Picchu, en plus petit, voué à devenir bientôt l'un des attraits touristiques majeurs de la région de Cuzco. Considéré comme un centre cérémoniel voué au culte du Soleil, de l'Eau et des Apus (esprits de la montagne), il fut probablement érigé sous le règne de l'Inca Pachacutec. Le site est constitué de deux parties distinctes, séparées par un fort dénivellé où a été aménagé un canal d'irrigation et un escalier monumental, qui fait penser à celui de Winay Wayna (proche de Machu Picchu).
. En bas, le secteur agricole comprend des terrasses de cultures, un groupe d'habitations et une place cérémonielle. Plus haut, le secteur des palais et des temples présente de belles constructions incaïques avec des portes et des fenêtres trapézoïdales à double et triple jambage. Les constructions ne sont pas faites de blocs monolithiques - sans doute faute de carrières proches - mais de dalles de pierre soigneusement taillées.

CHOQUESUYSUY
Ensemble de ruines visitées par Hiram Bingham en 1915, puis par Paul Fejos et Werner Green lors de l'expédition de la Fondation Viking en 1940-41. Ce site, situé au Sud de Machu Picchu est divisé en deux parties, de part et d'autre d'un ravin. Le premier secteur présente deux groupes d'enclos murés avec de larges terrasses et le second, six groupes d'enclos également munis de terrasses, celles-ci plus étroites. A ces structures s'ajoutent des allées en escalier, présentant parfois des marches monolithes, taillées dans le roc et des cuves ou bassins circulaires qui laissent à penser qu'on y rendait un culte à l'eau.

CHUCUITO
Localité située sur la rive Ouest du lac Titicaca, non loin de Puno, où ont été mises à jour les fondations d'un temple incaïque, restauré en 1970-1972. Lors des travaux de dégagement effectués par A. Ruiz Estrada, plusieurs pierres lithiques de type phallique furent découvertes, plantées dans le sol, à la base des fondations de l'édifice incaïque, sans apparement avoir été utilisées en réemploi dans la maçonnerie.
On reconnaît dans ces monolithes une lithosculpture liée au culte agraire de la fertilité. Ils seraient plus ou moins contemporains des monolithes de
Pucara et dateraient de la Période Formative juste antérieure (ou parallèle) au stade initial du développement de la civilisation de Tiahuanaco.

 

Monolithe phallique de Chucuito.


Chullpas
Tours funéraires monolithiques, érigées par les anciens peuples des Andes et de l'altiplano. Rondes ou carrées, elles sont faites de pierres appareillées ou grossièrement taillées. La chambre mortuaire se trouve la plupart du temps à l'intérieur de la tour, mais les tours de pierres grossières sont en général pleines et s'élèvent au-dessus de la tombe proprement dite, creusée dans le sol. Il se peut que le type à chambre souterraine soit d'époque pré-incaïque, l'autre étant postérieure.
Les fameuses
chullpas de Sillustani, près de Hatuncolla dans la région du lac Titicaca sont l'ensemble de tours funéraires les mieux conservées du Pérou.


Différents types de chullpas contenant des momies, rangées en cercle.

Chuño
Ce mot quechua désigne la pomme de terre lorsqu'elle est déshydratée, selon un procédé qu'utilisent encore très couramment de nos jours les paysans des Andes.
Garcilaso de la Vega (Commentaires Royaux, V,5) est l'un des premiers chroniqueurs à en avoir fait mention :
"Dans toute la province des Collas, sur une étendue de plus de cent cinquante lieues, le maïs ne pousse pas, parce que le climat est trop froid. On récolte quantité de quinoa, qui est comme du riz, et d'autres graines et légumes qui fructifient sous la terre : parmi eux il y en a un qu'ils appellent papa : il est rond et fort sujet à se corrompre à cause de son humidité. Pour empêcher que cela n'arrive, ils mettent les papas , ou pommes de terre, sur de la paille, car on en trouve d'excellente dans cette contrée; ils les exposent à la gelée pendant plusieurs nuits; en effet, pendant toute l'année, il gèle fort dans cette province; et pendant que le gel les a brûlé comme si elles avaient cuit, ils les recouvrent de paille et les pressent doucement pour en faire sortir l'humidité qui leur est naturelle ou que la gelée leur cause. Puis ils les mettent au soleil et les préservent du serein jusqu'à ce qu'elles soient entièrement désséchées. Préparée de cette façon, la papa se conserve longtemps, et prend le nom de chunu . C'est ainsi qu'ils séchaient les pommes de terre qu'ils récoltaient sur les terres du Soleil et de l'Inca, et ils les conservaient dans les magasins avec les autres légumes et graines."

Chuspa
Sac de laine de forme carrée, orné de motifs aux couleurs vives, que tissaient les Incas pour transporter leur nourriture ou les feuilles de coca.


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