Pachacamac,
ce sont des Vierges du Soleil qui étaient sacrifiées.
L'archéologue Max Uhle a trouvé des restes de ces
jeunes filles dont la mort a été violente et qui n'ont
pas été tuées en punition d'une faute, car leur
cadavre était entouré d'objets familiers,comme il
était d'usage lors des enterrements des grands
personnages.
La "capacocha" avait un caractère de masse qui ne semble pas
avoir été le même dans le Sud du Pérou,
où l'on a retrouvé des cadavres momifiés par le
gel d'enfants sacrifiés sur de très hauts sommets (cf
la fameuse momie de Juanita,
à Arequipa). Dans ce cas la destination purement religieuse
des sacrifices ne fait aucun doute.
SALINAR
(céramique)
La céramique de Salinar, dans la vallée du Rio
Chicama, au nord de Trujillo, fut découverte en 1941. Cette
culture appartient à ce que l'archéologue Federico
Kaufman Doig appelle la "Période de diversification", allant
de 200 avant J.-C. jusqu'à 200 après J.-C. Elle est
contemporaine de celle de Virú (juste au sud de Trujillo) et
des phases Paracas-Cavernas et Paracas-Necropolis sur la Côte
Sud.La céramique de Salinar nous est surtout connue par sa
poterie funéraire qui appartient au style blanc sur rouge.
Cette céramique eut une influence certaine, avec celles de
vicus et de Gallinazo, sur l'avènement de la culture
Mochica.
Les vases de Salinar, comme les vases de la période
antérieure de Cupisnique,
sont soigneusement modelés et prennent les formes les plus
diverses : ils sont fréquemment décorés de
figures humaines, animales ou d'oiseaux. Les figurines
modelées formant le corps du vase sont assez rares et ne sont
plus aussi naturelles d'allure que dans le style du Cupisnique. Les
figurines humaines sont des caricatures, extrêmement vivantes,
peu ou pas habillées, parfois représentées dans
des attitudes érotiques qui préfigurent l'art mochica.
Quelques vases de Salinar portent une décoration
géométrique, lignes blanches ou triangles remplis de
points peints directement sur la surface rouge du vase. Les tombes
dans lesquelles ces vases ont été trouvés
révèlent des corps enterrés dans une position
allongée. La fosse est en général recouverte de
plaques de pierre ou de poutres. Quelques corps ont été
retrouvés portant dans la bouche une plaquette en or, ronde ou
ovale, coutume qui réapparaîtra à une
époque plus récente.
Sapa-Inca
Littéralement en quechua : "le suprême
souverain". Le mot sapa (qui ne pouvait être
accolé qu'avec celui d'Inca) signifiant suprême,
supérieur, etc.
SAYHUITE
(Pierre de)
A 45 km à l'Est d'Abancay, par la route conduisant vers
Cuzco, se dresse l'un des plus curieux monuments mégalithiques
de l'époque inca : la fameuse "pierre" de Sayhuite, bloc
isolé de plusieurs tonnes, mesurant près de 4 m de
diamètre. Elle est sculptée sur l'une de ses faces,
représentant une sorte de carte géographique en relief,
ou de maquette du monde, sous forme symbolique. Les condors
figurent les montagnes andines; les singes, les serpents, les pumas
figurent les grandes forêts des Andes orientales et de la
selva, les lamas les hautes terres de l'altiplano. D'autres reliefs
montrent des indiens en sentinelle.
Cette pierre, dont on ignore sous quel règne elle a pu
être sculptée, passe en général pour
être une maquette du Tahuantinsuyo, c'est-à-dire de
l'empire Inca. Le site archéologique de Sayhuite comprend en
outre des traces d'habitations et les ruines d'un grand temple, ainsi
que des restes de travaux hydrauliques avec un système de
canaux et de fontaines.
SECHIN
(Cerro)
Peu avant de parvenir à la petite ville-étape
de Casma, en suivant à droite sur 2 km la route qui
mène vers Huaraz, on parvient au flanc d'une petite colline
rocheuse connue sous le nom de Cerro Sechin, qui domine la rive
gauche du petit fleuve côtier portant le même nom.
Le fameux archéologue Julio C. Tello y mit à jour, en
1937, les ruines d'un temple datant de la Période
Formative (1er millénaire avant J.-C.) qui est l'un des
monuments les plus curieux de la côte Nord du Pérou.
Sur la face extérieure des quatre côtés de son
enceinte (longs de 50 m chacun) sont plaqués des
monolithes plats sur lesquels furent gravés des figures
en lignes incisives représentant, en grandeur nature, un
défilé de guerriers victorieux dont certains portent
des restes humains : jambes, bras, viscères et une grande
quantité de têtes coupées gardant des expressions
de terreur.
Ces scènes de carnage sont reproduites sur la centaine de
monolithes qui entourent les vestiges du temple proprement dit,
construit en blocs d'adobes coniques sur lesquels on trouve quelques
traces d'enduit et de peinture.
SICAN -- v. LAMBAYEQUE
SILLUSTANI
(Chullpas de)
A une vingtaine de kms à l'Ouest du lac Titicaca et
dominant le lac Umayo à une altitude de 3900m, Sillustani est
l'un des sites les plus énigmatiques de la civilisation des
Aymaras,
ou Collas.
Au bord du lac, se dressent de petites tours funéraires
d'environ 9 m de haut, de forme circulaire, les chullpas
. Dans leur partie supérieure, une corniche en saillie
romp avec la monotonie de la paroi. Certaines présentent des
sculptures sur le pourtour extérieur. Parmi les plus
importantes et les plus connues, celle dite du Lagarto (le
Lézard) mesure 12 m de haut et 4,80 m de diamètre.
On trouve dans ce gisement de grands cercles constitués de
pierres enfoncées dans le sol. Le plus grand mesure 15 m de
diamètre. On leur suppose une fin rituelle ou
cérémonielle.
A l'extrême sud, une tour ou observatoire domine la
vallée, et notamment la route qui parcourait le Collao d'Est
en Ouest.
SIPAN (Seigneur de) - V. page : La très riche tombe du Seigneur de SIPAN
Société (chez les
incas)
L'organisation sociale de l'empire des Incas vers son
apogée, s'est formalisée sous le règne du
dizième Inca, Tupac Yupanqui. Celui-ci acheva
d'établir une triple hiérarchie civile, religieuse et
politique dont il était l'unique sommet. Dans l'ordre civil,
les familles étaient groupées par dix, cent, mille et
dix mille, chaque unité statistique soumise à un chef
de rang correspondant. Tout l'empire ainsi articulé se
partageait en quatre provinces commandées chacune par un
dignitaire de sang royal. Les prêtres, depuis les devins de
village et les balayeurs de temples, s'échelonnaient sous un
pontife suprême. le Villac Oma, qui était le
propre frère de l'empereur. Dans l'ordre politique enfin,
l'Inca dominait la classe des Incas de naissance, ses parents, dont
le nombre était maintenu et accru par son immense polygamie.
Au-dessous d'elle se rangeaient les Incas par privilège, issus
des princes soumis, puis les curacas ou chefs de village, enfin le
bas peuple.
L'existence de ce dernier était régie par un dirigisme
total, qui a séduit autant que révolté les
consciences européennes, mais qui probablement demeurait
théorique dans bien des cas. Le vêtement,
l'éducation, le culte, le travail de la terre comme sa
répartition, le service militaire, jusqu'au mariage : la
législation incaïque aurait tout englobé. Ainsi
l'on a pu parler aussi bien, au 20e siècle "d'empire
socialiste et d'état totalitaire", selon l'expression de Louis
Baudin.
Songes (interprétation des)
"Les Incas prétendaient que l'âme sortait du
corps tandis que celui-ci dormait, parce qu'elle-même ne
pouvait dormir, et que se promenant de par le monde, elle voyait des
choses que nous disons avoir rêvées. En raison de
cette croyance, ils accordaient une grande attention aux songes et
les interprétaient, disant qu'ils étaient autant
d'augures et de présages, et que d'après eux, les
hommes pouvaient craindre de nombreux maux ou espérer de
grands biens".
(Garcilaso de la Vega : Commentaires royaux, II, 7).
Supay (ou Supay Yupanqui)
Supay, dans la mythologie andine, est une force surnaturelle
puissante, tantôt bonne, tantôt mauvaise. Après la
colonisation et la catéchisation forcée des indiens, et
le syncrétisme qui en a résulté, il a
conservé dans les mentalités andines le sens
christianisé de "Diable, Démon".