Uncu
Pièce du vêtement traditionnel inca. Il s'agissait d'une chemise, ou tunique sans manches, en tissu ou en laine de lama, qui est à l'origine du poncho. Celles des artisans et paysans se devaient d'être simple et sans décoration. Les fonctionnaires et les dignitaires avaient droit à des motifs et les militaires à la fameuse tunique à damiers noire et blanche (ci contre).
Pour les nobles et la famille de l'Inca, l'uncu devenait une somptueuse pièce d'étoffe couverte de broderies : le fameux tocapo.


URCOS
Petit chef-lieu de province qui marque le passage entre la région de Cuzco et la haute-vallée du rio Vilcanota. Les Incas y avaient édifié un
tambo , réputé très important, mais qui a complètement disparu.
Dans ses environs se trouve le fameux lac Urcos, petit lac rond et profond qui occupe un ancien cratère de volcan. Selon la tradition, c'est dans ce lac qu'aurait été jetée la grande chaîne en or de l'Inca
Huascar à l'arrivée des Espagnols devant Cuzco. Cette chaîne avait été faite pour célébrer la naissance de Huascar, fils de Huayna Capac et rival infortuné d'Atahualpa. Aucun Espagnol ne l'avait jamais vue, mais les Indiens disaient que "chaque chaînon était aussi gros qu'un poing d'homme et que deux cents hommes n'auraient pas suffi à la porter ".

Uros : voir page Le Lac Titicaca et la civilisation de Tiahuanaco

Vêtements
L'Etat inca s'occupait de fournir des vêtements à tout le peuple. Strictement réglementé, simple et uniforme. L'habillement ne laissait aucune place à la coquetterie et à l'imagination. Il était purement utilitaire. Les indiens, d'autre part, n'avaient pas peur de la nudité et se couvraient essentiellement pour se protéger du froid. Jambes et bras restaient à l'air, souvent glacé, de la Cordillère.
L'homme portait une sorte de chemise sans manches, blanche, l'uncu, un pagne, le huara, fait d'une bande d'étoffe passant entre les jambes et retenue à la taille par un cordon de laine. Il jetait sur ses épaules une cape ou un poncho brun. La femme, quant à elle, revêtait une longue tunique ouverte sur les côtés pour lui permettre de marcher plus aisément, l' anaku, ajustée à la taille par une ceinture. Son costume était également complété par un châle de laine tissée, le Iliclla, retenu sur la poitrine par une grande épingle ou tupo.
Les paysans travaillaient pieds nus. Ce n'est qu'en cas de voyage ou lorsqu'ils revêtaient un habit de fête qu'ils mettaient des sandales, les ojotas, faites avec la partie la plus épaisse de la peau des lamas. La semelle cependant ne protégeait que la plante du pied. Elle laissait libre les orteils, grâce auxquels l'Indien se rattrapait aux aspérités du terrain quand il glissait. La sandale était attachée au pied par un cordon de laine.

VICUS (céramique de)
C'est en 1963, à la faveur d'un article de journal qui se faisait l'écho du pillage de près de 1500 tombes pré-incaïques situées sur les pentes du Cerro Vicús, près de Piura dans le Nord du Pérou, que l'on découvrit l'existence d'une culture de la Pérode Formative jusque là à peu près inconnue - ou en tout cas très peu étudiée.
La culture Vicús, sur laquelle se pencha alors l'archéologue Luis Lumbreras, se développa sur les bords du Rio Piura entre 500 avant J.-C. et 500 aprèsJ.-C.

Elle a laissé une très riche céramique qui possède de nombreux points communs avec celle d'autres cultures contemporaines situées plus au Sud, dans les régions de Trujillo et de Lambayeque : les cultures de Cupisnique, Salinar, Galinazo, et plus tard Mochica, puis Lambayeque.

Vierges du Soleil - voir Acclas - Acclahuasi


Le huaco "astronaute"
de Vicus

VILCABAMBA (Cordillière de)
Nom donné à la chaîne de montagnes et à la région extrêment sauvage qui s'étendent au Nord-Ouest de Cuzco. Elles doivent ce nom au Rio Vilcabamba, affluent de la rive gauche du Rio Urubamba qu'il rejoint à 20 kms en aval de Machu Picchu.
La cordillière de Vilcabamba fut le dernier refuge de la dynastie Inca en lutte contre les envahisseurs espagnols. Après le soulèvement de 1536, Manco Inca qui avait tenté en vain de reprendre Cuzco, s'y réfugia et de là, dirigea contre les conquistadors une longue guerre de harcèlement jusqu'à son assassinat en 1544.
Des bords du Rio Vilcabamba, on peut suivre un ancien chemin incaïque qui conduit au hameau de Vitcos dominé par le cerro de Rosaspata où subsistent des vestiges incas, malheureusement envahis par la végétation. Ce site a été identifié par Hiram Bingham comme étant l'ancienne forteresse de Vitcos, l'une des dernières places fortes Inca, là-même où Manco Inca aurait été assassiné par les Espagnols et où son fils Titu Cusi continua la résistance. A 45 minutes du hameau, se trouve Yuraq Rumi, la "Pierre blanche", énorme rocher blanc en granit, près d'une source, taillé de main d'homme de manière à former des plateformes, des niches et des cubes. Il est également nommé Nusta Ispana : "les toilettes de la jeune fille".
A l'autre extêmité de la cordillière, près de la rive droite du Rio Apurimac, on atteint l'hacienda d'Espiritu Pampa sur la rive droite du Rio Apurimac, à proximité de laquelle gisent dans une luxuriante végétation les ruines de Vilcabamba la Vieja, découvertes par Gene Savoy en 1960.

Vilcanota (Rio et cordillière de)
Région géographique très montagneuse, située à l'Est de Cuzco, où prend sa source le rio Vilcanota qui en aval de Cuzco, reçoit le nom de rio Urubamba.

Vilcashuaman
Perchée à 3600 m d'alt., cette pittoresque bougade de la région d'Ayacucho fut sans doute au temps des Incas un important centre administratif et religieux dont il subsiste d'imposants vestiges dont le plus imposant est l'Ushno, exemple quasi unique de pyramide inca, édifiée en quatre terrasses de blocs de granit soigneusement appareillés. La plateforme supérieure - où est déposé un trône à deux places, taillé dans un seul bloc - est accessible par un escalier monumental, précédé d'une haute porte à encadrement trapézoïdal. Depuis la plateforme, on aperçoit une vaste esplanade, en partie occupée par les vestiges d'une vaste demeure rectangulaire qui passe pour avoir été une résidence de l'Inca Tupac Yupanqui, également pourvue de portes trapézoïdales, et d'un bâtiment plus petit, qui devait renfermer la garnison. L'esplanade devait être ceinturée d'une enceinte, comme en témoigne une grande porte et des frgments de murailles incas.


Vilcashuaman : la Piedra del Vaticino et l'église (photos D. Duguay)

A peu de distance, face à la place principale, l'église coloniale est assise sur les vestiges du Temple du Soleil, en trois terrasses superposées (les fondations de l'église étant encastrées dans la troisième terrasse). La seconde est ornée de nombreuses niches trapézoïdales, un grand escalier dessert les gradins et aboutit devant le portail de l'église. Cet ensemble étonnant et très pittoresque fait assez penser au village de Chinchero, près de Cuzco. Sur la place, on verra également un trône de pierre et un monolithé évidé, baptisé "pierre des Sacrifices".
En remontant la rue derrière l'église, on parvient à un petit enclos où a été mise à jour la Piedra del Vaticino (Pierre des augures), sorte d'autel incliné et creusé de petits canaux en zigzag, se rejoignant en un seul au bord de la pierre. Les sillons devaient recueillir le sang d'un lama sacrifié et, suivant sa trajectoire, les prêtres prédisaient les bonnes ou les mauvaises années, les mariages heureux ou malheureux, etc.

VIRACOCHA, ou WIRAQOCHA (le dieu)
Cette grande divinité spirituelle paraît être, pour le Pérou ancien, le pendant du Quetzacoatl et du Kukulcan des Mexicains. Le sens profond du nom de Viracocha reste obscur : il désignait le grand dieu créateur des Péruviens, supérieur même au Soleil dont prétendaient descendre les Incas, et à la Lune (Quillamama) qui, selon certains, est plus forte que le Soleil car elle luit aussi bien la nuit. Le mythe de Viracocha est sans doute d'origine aymara :
c'est un dieu créateur et nourricier, surgi des eaux du lac Titicaca avec lequel il s'identifie. Mais il est aussi fréquemment évoqué par le motif du puma, comme sur la Porte du Soleil de Tiahuanaco, ou celui de l'éclair Ilac. Par la suite, il s'identifia lui-même avec Kon-Tiki (qui est un mot Chimú), dieu de la côte Nord du Pérou, qui serait venu du Nord par la mer pour créer le monde. Sans doute faut-il entendre dans ces légendes l'écho de migrations anciennes : les Chimú affirmaient être venus de l'océan à bord de leurs radeaux...

L'instauration du culte de Viracocha ne survint, chez les incas, que sous le règne de Pachacutec, c'est-à-dire au moment où l'empire entrait dans une grande phase d'expansion territoriale et nourrissait des visées impérialistes sur les royaumes voisins. La prédominance donnée à Viracocha sur le dieu-Soleil n'est donc pas politiquement innocente : elle répondait au besoin d'intégrer, par un syncrétisme religieux volontaire, les régions proches du Pacifique - et notamment le royaume Chimú - que les souverains incas venaient de conquérir. Ainsi avait jadis procédé Rome, grande assimilatrice de dieux, qui ressucita même, lorsqu'elle devint impériale, la divinisation pharaonique du souverain.
De Viracocha aux "Viracochas"
Par un subtil phénomène de transfert de pouvoir - et donc de divinité - les Espagnols furent ainsi nommés par les indiens aux premiers temps de la conquête parce qu'ils portaient la barbe et avaient la peau blanche, selon l'image que les incas se faisaient - selon ce qui a été prétendu par la suite - du dieu Viracocha. La puissance de leur armement, leurs chevaux et leurs cuirasses qui paraissaient les rendre invincibles durent renforcer, dans l'esprit des populations indigènes, l'aspect divin des conquérants. Cette assimilation fut bien entendu encouragée par les Espagnols, tout d'abord par le chroniqueur métis Santacruz Pachacuti qui forgea sur commande la légende d'un Viracocha blanc et barbu qui portait une croix et ressemblait donc étrangement aux conquistadors... Dans les années qui suivirent la conquête, les indiens avaient d'ailleurs pris l'habitude d'appeller les hommes blancs "viracochas" ou "mistis" , habitude qui a survécu dans certaines régions andines du Pérou et de la Bolivie.


Les impressionantes murailles du temple de Viracocha, à Raqchi.

VIRACOCHA (Temple de)
Situé sur la route de Cuzco à Puno, peu avant le col de la Raya, le site de Raqchi, tout proche du village de San Pedro de Cacha, est célèbre pour l'immense édifice ruiné que l'on aperçoit depuis la ligne de chemin de fer de Puno à Cuzco : le temple dit de Viracocha, long de 91 m sur 25 m de large. Il est formé d'un puissant mur de refend, haut de 12 m, que jalonnent sur toute sa longueur des colonnes cylindriques de 6,5 m de hauteur. Avec ses onze colonnes de part et d'autre du mur, la salle à quatre nefs ainsi constituée devait couvrir 2300 m2. Toute cette architecture repose sur des bases construites en pierres de taille jusqu'à hauteur d'homme, et des parois de terre battue (ou d'adobes) les surmontent. Avec sa toiture à deux pentes et sa couverture de chaume, ce temple de Viracocha devait représenter l'une des plus vastes réalisation d'espace interne qu'ait jamais édifié le monde Inca.
La statue du dieu Viracocha, qui en occupait le centre et qui fut détruite par les Espagnols correspondait là aussi, selon la description de Garcilaso de la Vega, à celle d'un homme de haute stature, la peau claire et muni d'une longue barbe.

Wanpu
Embarcation typique de la côte du Pérou à l'époque de la culture
Chincha jusqu'au temps des derniers Incas. Les Chinchas, qui entretenaient des relations commerciales avec le golfe de Guayaquil, construisaient et utilisaient cette sorte de grand radeau muni d'une voile carrée.
Le wanpu consistait en un nombre impair de gros troncs de longueur décroissante, fixés par des cordes (on ignorait le clou), à deux autres troncs placés en travers; on liait dessus un pont de minces rondins : le tout en bois de balsa. Un mât et des perches antennes portaient une voile de coton. Un système de traverses plus ou moins enfoncées à la poupe servait à gouverner et des pierres, à jeter l'ancre. Vers l'arrière se dressait une sorte de "cabane-cabine". Les plus grands jaugeaient 30 tonneaux et pouvaient embarquer 50 personnes.
C'est l'un de ces navires que le pilote Bartolomé Ruiz accosta, lors du second voyage d'exploration de Pizarro le long des côtes du Pérou en 1526.

 

WARI (empire) - voir Tihuanaco-Huari

Wilkawain
Situées dans l'Estancia de Paria, à 7 km de la sortie nord de Huaraz, dans le Callejon de Huaylas, se dressent les ruines d'un temple dont l'origine remonte à la période d'expansion du royaume Wari (900 après J.-C.), dont elles sont l'une des traces les plus septentrionales.
S'élevant sur trois plateformes entourés d'une épaisse muraille de 90 m de long sur 30 m de large, les bâtiments sont percés de portes et de fenêtres trapézoïdales, signe d'une ré-occupation à l'époque inca. D'après la légende, une statue en pierre du dieu Viracocha se dressait au sommet de ce temple-forteresse.


Temple de Wilcawain


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