Quechua
(langue)
Les Incas ont toujours considéré que la
transmission d'une langue officielle était un instrument de
conquête. Le runasimi
, ou "langue de l'homme" devint donc
le langage de tout ce vaste empire. Cependant, on laissa
cohabiter des langues ancestrales qui, à la longue,
influencées par le puissant impact du quechua, finirent par
disparaître. Certains idiomes survécurent, sauvés
par la Conquête espagnole, tels que l'aymara et le mochica
(langue des Chimú).
Le runasimi ne prit d'ailleurs le nom de "quechua" qu'à
l'époque coloniale. En effet, les incas de Cuzco habitant
la zone quechua (du nom des anciennes tribus qui occupaient
initialement la zone tempérée de la sierra), on
désigna de ce nom l'homme et la langue.
Le quechua est un parler riche en images, et surtout propre à
exprimer les sentiments. Seule une âme quechua est capable
de capter la douceur et l'amour que renferment certains mots
accompagnés de suffixes. La psychologie andine se
reflète dans sa langue... L'aymara présente des
ressemblances parallèles, et l'on suppose que leur origine est
commune.
Quechuas (tribus)
Groupes tribaux qui, à l'origine, s'étaient rendus
maîtres de la vallée du Rio Vilcanota-Urubamba et qui
plus tard, après avoir assis leur domination sur d'autres
populations voisines, fondèrent le royaume de Cuzco vers le
12e siècle. Vers le 13e siècle, apparaît la
dynastie Inca dont on ne connaît toujours pas le lien exact
avec les structures politiques et ethniques des groupes quechuas
originels. Toujours est-il qu'elle en adopta la langue et la
rendit officielle dans tout l'empire.
Quilca
Ce mot quechua désigne les signes pictographiques
gravés ou peints sur des pierres, qu'elles soient petites ou
grandes. La racine du mot signifie "écrire", "dessiner" ,
"peindre", ce qui fait dire à plusieurs chercheurs qu'il
pourrait s'agir là d'une forme d'écriture
idéogrammatique pratiquée par les anciens
Péruviens.
On distingue deux catégories de quilcas : les
pictogrammes peints à la main sur des pierres, de couleurs
diverses : l'ocre, le jaune, le bleu, le vert, le noir et le blanc,
mais aussi les pétroglyphes, c'est-à-dire des
figures ou des signes incisés à la surface des rochers
(atteignant jusqu'à 5 mm de profondeur). Les plus fameux
exemples de quilcas se trouvent dans les sites de
Toro
Muerto, près d'Arequipa
et de Toquepala,
entre Moquegua et Puno.
Quilla - Quillamama
La Lune, pour les anciens Péruviens, qui la
vénéraient avec la même ferveur que le Soleil.
Ils lui élevèrent de nombreux temples : le culte
lunaire, avec celui de la Pacha
Mama (ou Mère Terre)
était l'un des plus répandu parmi les
communautés agricoles.
Quinoa (ou
quinua)
Céréale précolombienne. Son nom
scientifique est Chenopodium quinua . Cette graminée
très nutritive, que l'on a appelé le "blé des
Incas", pousse sur les hauts plateaux andins jusqu'à plus de
4000 m d'altitude. Ses épis féculents donnent la
céréale la plus complète qui soit.
Quipu - V. Kipu
QUITO
La vallée verdoyante où se niche la capitale de la
république de l'Equateur (2857 m d'alt.) fut d'abord le
siège de la puissante peuplade des Caras
avant de passer sous la domination des Incas à
l'époque de Huayna Capac, au début du 16e
siècle. C'est de cette époque que date la fondation de
la ville inca de Quito. Huayna Capac y meurt aux alentours de 1528,
désignant Atahualpa, l'un de ses fils, comme souverain des
provinces du Nord. Une longue et cruelle guerre civile va s'ensuivre
entre Atahualpa et Huascar - héritier des provinces du Sud,
qui lui, domine Cuzco - pour la suprématie sur l'empire Inca.
Huascar est finalement défait et c'est au moment où
Atahualpa s'apprêtait à régner sur l'ensemble du
Pérou que surgissent les Espagnols. Atahualpa fait prisonnier
par les Espagnols à Cajamarca, l'un des généraux
Incas, le terrible Ruminahui, dit "Oeil de Pierre", se retire vers
Quito pour organiser la défense contre l'avancée d'une
troupe espagnole menée par Sebastian de Benalcazar.
Au terme d'une campagne particulièrement sanglante, les
combats tournent à l'avantage des Espagnols et Ruminahui est
vaincu, puis exécuté en 1534.
Le 6 décembre de la même année, sur les
décombres encore fumantes de la ville inca, Sebastian de
Benalcazar procède officiellement à la fondation de la
ville espagnole de San Francisco de Quito.
QUIZQUIZ
Général d'Atahualpa. Son nom, provenant d'une
langue équatorienne, signifie textuellement "le barbier".
Parce que lors de son adolescence, a-t-on imaginé, il
épilait son maître Huayna Capac. En fait, le surnom de
"saigneur" ou de "boucher" conviendrait mieux à ce guerrier
réputé pour sa férocité. C'est lui qui
dirigea le massacre de la famille de Huascar, sur l'ordre
d'Atahualpa. Au moment où son maître tombait aux mains
de Pizarro, il occupait Cuzco qu'il tenta vainement de
défendre. Après la prise de la ville par les Espagnols
(Novembre 1532), il dirigea la retraite des troupes incas jusqu'en
Equateur, où l'on perdit sa trace.
RECUAY
Localité de la Sierra Nord du Pérou,
située sur la rive droite du rio Santa, au Sud de Huaraz, qui
a donné son nom à une culture régionale
étudiée par W.C Bennett en 1938 puis par Larco Hoyle en
1960. La culture de Recuay, dite aussi "Santa" se developpa entre 200
et 700 après J.-C.
Elle se caractérise, dans sa céramique, par un
décor de dessins "négatifs" noir sur fond blanc et
rouge, dont une des caractéristiques est le félin
très stylisé, représenté de profil et
portant sur la tête une crète allongée. Le
modèle des figures est extrêment réaliste et
vivant et diffère du modèle Mochica, auquel il reste
d'ailleurs inférieur. Une forme typique de cette
période est le large rebord, presque horizontal, qui forme les
lèvres des jarres.
Des statues de guerriers, de dignitaires assis ou de femmes fortement
stylisées et assez rudes de facture, paraissent se rattacher
à la culture de Recuay par les gravures qui les ornent. On
leur a assigné une vocation funéraire qui fait parfois
parler, à leur sujet, de "momies de pierre".
REICHE, Maria - v. page : Les étranges lignes de NAZCA
RIMAC, rio
Fleuve et vallée du même nom qui traverse la
ville de Lima avant d'aller se jeter dans le Pacifique. Le Rimac
naît à 4774 m d'altitude de petites lagunes au pied des
glaciers et descend ensuite sur 160 km par paliers brusques
jusqu'à son embouchure. C'est son nom déformé en
"Limac" puis en "Lima" qui aurait donné son nom à la
capitale du Pérou.
Routes - v. Chemin de l'Inca
RUMICOLCA
A 35 km au Sud-Est de Cuzco, susbsistent d'imposantes
murailles élevées au fond d'un vallon et percées
de deux larges portes, là-même où passait le
chemin de l'Inca menant de Cuzco à la province du
Collao. Il devait s'agir d'un poste de garde et de
contrôle défendant l'accès à la ville
impériale ainsi qu'à la cité toute proche
(légèrement en aval du Rio Vilcanota) de
Piquillacta.
RUMINAHUI Le général
Rumiñahui dans ses oeuvres (dessin de Guaman
Poma)
Général de l'Inca Atahualpa,
surnommé "Oeil de pierre". Après la prise de
Cajamarca et la capture d'Atahualpa, Rumiñahui se
retira avec ses troupes jusqu'à Quito et là,
jouant les usurpateurs, se fit proclamer successeur de
l'Inca Atahualpa. Après avoir résisté
bravement aux Espagnols de Sebastian
de Benalcazar, il fut
finalement capturé et torturé pour avouer
où était caché son trésor de
guerre. Mais il ne parla pas et Benalcazar le fit
étrangler en Janvier 1535.
Rumiñahui est resté légendaire pour sa
bravoure et sa férocité. D'après
la légende, il pratiquait aussi un certain humour
noir, très noir : lorsque les Espagnols approchaient
de Quito qu'il s'apprêtait à défendre,
il aurait dit aux femmes du palais : "les Chrétiens
arrivent. Vous allez pouvoir vous amuser avec
eux!". Les femmes éclatèrent de rire, et
le payèrent de leur vie. Rumiñahui les fit
décapiter sur le champ. Il ne fallait pas
rire.
Runasimi
Littéralement le "langage du monde" : c'était le
nom de la langue parlée et imposée par les Incas dans
tout leur empire. Runa est un mot quechua
signifiant le peuple, ou "le monde". Les runas formaient, dans
l'empire Inca, la base de la pyramide sociale : paysans, artisans,
conscrits, colons, etc.
Le Runasimi commença à être appelé
quechua
(du nom de la peuplade qui l'avait répandu) par les Espagnols,
dès le début de la période coloniale.